Fleurs cachées
Alors que les beaux jours reviennent, les premières fleurs, annonciatrices du printemps, font leur apparition. Si certaines se remarquent du premier coup d’œil comme les violettes ou les primevères, d’autres sont beaucoup plus discrètes comme les fleurs du noisetier. Le Saule vous invite à découvrir ces inconnues aussi timides que délicates.
Comme de nombreuses plantes, le noisetier est hermaphrodite et « monoïque », autrement dit un même pied porte à la fois des fleurs mâles et femelles séparées. Les fleurs mâles même si elles ne sont pas spectaculaires se remarquent sans peine. Ce sont ces chatons suspendus aux branches. Chacun de ces épis pendant regroupe plusieurs dizaines de minuscules fleurs mâles. Ce sont elles qui produisent le pollen.
Pour assurer sa reproduction, le noisetier se fait aider par le vent. Lorsqu’une bourrasque agite ses chatons elle emporte par la même occasion des millions de grains de pollen. Une infime fraction de ces grains en suspension dans l’air va se déposer sur des fleurs femelles pour les féconder. Mais où sont-elles justement ces fleurs femelles ?
Si vous ne les trouvez pas immédiatement c’est parce que les timides restent cachées dans leurs bourgeons. En effet les bourgeons des arbres et des arbustes peuvent donner pour certains de nouveaux rameaux et pour d’autres des fleurs. Normalement les bourgeons floraux s’ouvrent pour laisser s’épanouir une ou plusieurs fleurs, mais pas chez le noisetier ! Ses fleurs femelles sont frileuses et répugnent à se découvrir plus que nécessaire. Résultat : seuls leurs stigmates sont visibles. Les stigmates, ce sont ces délicats filaments rouges qui dépassent de certains bourgeons. Leur rôle est de capter les grains de pollen en suspension dans l’air pour qu’ils puissent féconder la fleur.
Cette timidité présente l’avantage de garder les fleurs femelles, qui donneront les futurs fruits, à l’abri d’un coup de gel tardif tout en permettant une floraison précoce. Ainsi comme les noisetiers, suivez l’adage qui préconise « En avril ne te découvre pas d’un fil ».
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