Sur ma terrasse 0
Sur ma terrasse, il y a des rougequeues, des noirs. Pas beaucoup, un de temps en temps qui longe les tuiles et les barres de métal des balcons, aux prises parfois avec le moineau du coin. Parfois une femelle, parfois un mâle, les deux toujours curieux mais toujours inquiets. Sauf quand ils dorment sur le cadre de la fenêtre du voisin, alors on se relaxe tout les deux en regardant les étoiles, emmitouflés dans la torpeur du soir languedocien. Oh, ce ne sont pas grand chose ces rougequeues finalement, s’ils disparaissaient entre deux tuiles le monde de ceux qui les regardent ne seraient pas si différent.
Sur ma terrasse, il y a le gros goéland d’en face. Il est là, il surveille ce qu’il se passe, la tête dans les martinets. Nos regards se croisent souvent quand il fait quelques tours en planant avant de rejoindre son antenne râteau. Il prend des airs, de l’air et lance un appel tout d’un coup pour crier au monde quelque chose, et je suis bien embêté car le plus souvent je ne vois pas bien où il veut en venir. Je crois que son voisin humain du dessous non plus car il lance des regards rageur vers le ciel. Il serait bien content d’être plus tranquille apparemment, il faut croire qu’il a ses dimanches sabordés par des cocoricos de la côte.