La vie sous les écorces
Lorsque l’on regarde un arbre mort on est loin de s’imaginer les trésors qu’il abrite ! Et pourtant dans l’espace exiguë compris entre son écorce et le tronc se trouve un véritable écosystème miniature. Difficile à imaginer… En effet, comment vivre dans un milieu aussi confiné? La vie sous les écorces est un monde très particulier et je vous propose de vous en rendre compte par vous-même au cours d’un petit safari.
La première possibilité est d’être tout petit et donc de pouvoir se faufiler entre l’écorce et le bois quoi qu’il advienne. Un certain nombre d’organismes ont choisi cette voie, mais ils sont par conséquent très difficiles à observer. Ce ne sont pas eux qui nous intéresseront aujourd’hui. J’ai choisi de vous montrer quelques exemples d’arthropodes (littéralement « qui a des pattes articulées ») avec une morphologie leur permettant de se glisser sous les écorces.
Tout d’abord, intéressons nous à ceux qui grignotent du bois pourri ou des petits champignons. Prenons par exemple un grand classique, que l’on peut trouver sous la majorité des écorces des feuillus:
Nous avons ici un insecte intriguant, très déprimé. Ce qualificatif n’affecte en rien son humeur et signifie seulement qu’il est beaucoup plus large que haut. La petite colonie présente sur la photo permet de l’observer sous plusieurs angles et de comprendre qu’il est parfaitement adapté pour vivre dans le milieu sous-cortical.
Une fois ce charmant Coléoptère bien dans l’œil, continuons notre inspection. On tombe alors sur un autre protagoniste que voici:
Il s’agit ici d’un prédateur, une punaise qui va chasser. Sa forme aplatie rappelle celle du précédent personnage, en effet quoi de plus pratique pour pourchasser une proie que de pouvoir la suivre partout?
Une troisième rencontre nous conforte dans cette idée, c’est celle d’un pseudoscorpion:
Il s’agit à nouveau d’un prédateur, qui va pouvoir se glisser à la recherche de son repas dans un espace étroit entre bois et écorce. On peut remarquer qu’il ne s’agit pas d’un insecte, mais d’un arachnide.
Il peut paraitre surprenant de retrouver une morphologie comparable dans des groupes aussi variés que les coléoptères, les punaises et les arachnides, prédateurs ou non. Toutes ces formes proches constituent en réalité un très bon exemple de ce qu’on appelle une convergence morphologique. Cette unité de forme (aplatie) résulte d’une adaptation à un même milieu de vie (étroit) !
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