Une coccinelle herbivore
Pour beaucoup les coccinelles sont les alliées des jardiniers en dévorant les pucerons. Toutes les coccinelles ne sont pourtant pas carnivores et d’autres se contentent de brouter bien sagement. Il en est ainsi pour notre rencontre d’aujourd’hui :
Pour donner un cadre à ces observations, nous sommes en Corse, dans la plaine orientale par une journée d’août. Au bord d’un champ, une plante dont le vert tranche sur les alentours.
En s’approchant un petit peu, on observe de jolies fleurs, de gros fruits cylindriques et quelques graines éparses. Sur ces différents organes du végétal, différents stades de développement d’un coléoptère peuvent être vus.
Restons pour le moment sur notre plante, qui héberge tant d’exemplaires, de différentes générations. Un examen et un contact avec les fruits plus tard, ceux-ci nous ont explosé à la figure, répandant les graines enduites d’une substance visqueuse lui permettant de se coller au premier obstacle rencontré.
Cette caractéristique ainsi que la forme des fleurs et des fruits nous conduisent au coupable: une Cucurbitacée, appelée cornichon d’âne, Ecballium elaterium pour les intimes.
En s’approchant et en délaissant le végétal, on peut enfin chercher la petite bête. La petite larve goulue qui broute les feuilles avec entrain présente un aspect particulier avec ces espèces de sapin de Noël sur le dos. Au premier abord difficile d’attribuer un adulte à ce petit ver, toutefois un examen attentif des autres feuilles le montre en compagnie d’une bête à bon dieu.
Ce serait donc la progéniture d’une coccinelle. Et cette coccinelle serait herbivore (ou phytophage pour utiliser du vocabulaire plus précis) ! A en juger par les traces de grignotage laissées sur les feuilles le doute n’est que peu permis. Les feuilles ne sont pas les seuls organes attaqués, les fleurs font également les frais du vorace appétit de cet insecte.
Il s’agit de l’espèce Henosepilachna elaterii, dont certaines formes corses possèdent des taches confluentes, tandis qu’elles sont séparées sur les exemplaires du continent.
On peut noter que le nom d’espèce de la plante a donné celui de la coccinelle, soulignant une relation particulière entre ces deux espèces.
Magnifiques photos, bravo ! Et merci pour toutes ces explications… Bonne continuation !
Bonsoir,
Merci beaucoup pour votre commentaire, cela fait plaisir 🙂
Amaury
Bonjour, Merci, je pense avoir, grâce à votre site, pu identifier une larve de coccinelle herbivore sur une Bryone dioïque, qui est aussi une cucurbitacée, le 18/06/2022 sur la Vélodyssée, près de Sucé-sur-Erdre. Si vous souhaitez que je vous envoie la photo vous pouvez m’écrire à mon adresse mél. Vos photos sont magnifiques en effet. Bonne continuation à vous ! Cordialement, Yvette
Bonjour Yvette,
merci pour votre message. Sur Bryone et en Loire Atlantique il s’agit probablement d’Henosepilachna argus.
Je vous contacte par mél.
Amaury