A la découverte d’un tout petit monde
Quelle est cette étrange créature et d’où vient-elle ? Il s’agit d’une amibe dans un biofilm de diatomées et je vous propose de découvrir son univers.
Qui n’a jamais rêvé de partir à la découverte de mondes inconnus, d’explorer des contrées mystérieuses pour y découvrir des formes de vies nouvelles, à la fois étranges et fascinantes. Bien sûr, cela peut se faire en lisant des romans d’aventures, mais pas seulement ! Le Saule vous propose un autre moyen de vivre une véritable aventure. Pour vous le démontrer je vous propose de me suivre pour une petite promenade en forêt.
Rassurez vous je ne vais pas vous emmener dans un pays exotique et lointain, mais dans une forêt de chênes et de hêtres comme on en trouve presque partout en France métropolitaine, rien de bien dépaysant à priori. Les arbres, les petites plantes, les oiseaux, les insectes,… tout semble normal, rien ne parait sortir de l’ordinaire. Pourtant au sein même de cet environnement familier se trouve une multitude de mondes miniatures fascinants, de véritables microcosmes au sens propre. Qui penserait à s’arrêter pour examiner un rocher où suinte un mince filet d’eau ? A première vue, il n’y a pas grand chose à y voir, du moins à l’œil nu… Sur la roche humide s’est développé un mince film d’une substance gluante.
Qu’observe-t-on si l’on étudie cette gelée peu appétissante au microscope ? Bienvenue dans un nouveau monde !
Laissez-moi vous présenter quelques uns de ces habitants. Attention le grossissement et donc l’échelle varient d’une photo à une autre. L’échelle est visible en bas à droite de l’image et le grossissement à la fin de chaque légende.
Ce microcosme est par certains côtés assez semblable aux environnements plus grands tout en étant très différent par bien des aspects. On y retrouve par exemple des organismes qui font de la photosynthèse comme nos plantes, des organismes qui les mangent comme nos herbivores, des prédateurs,… Pourtant tous ces êtres vivant appartiennent à des groupes très divers et beaucoup d’entre eux ne sont constitués que d’une ou bien quelques cellules seulement.
Le monde qui nous est familier, le seul connu avant les pionniers de la microbiologie, est seulement composé de plantes, d’animaux et de champignons. Ce micro-monde contenu dans moins d’un gramme de substance visqueuse prélevée sur un rocher est bien plus riche. On y rencontre en plus des animaux et des végétaux microscopiques une multitude d’êtres vivants appartenant à des groupes très éloignés les uns des autres dans la longue histoire de l’évolution. Notre presbytie naturelle nous empêche de contempler sans instruments nos plus petit voisins. Elle ne nous permet de voir qu’une petite partie des rameaux de l’arbre du vivant. Alors que la biodiversité est un sujet de plus en plus central dans l’actualité et dans nos préoccupations, il est assez ironique de constater que seule une infime partie de la diversité du vivant nous est directement observable, le reste échappant totalement à notre regard et à notre conscience.
Tous ces micro-mondes sont à votre portée. Je ne vous ai présenté ici qu’un exemple parmi d’autres. Sur toutes les surfaces où un peu d’eau coule (en forêt ou non) vous trouverez de nombreux micro-organismes à observer. Les fonds des mares et des petites rivières sont également des milieux propices à la récolte d’échantillons. Pour explorer cette multitude d’environnements inconnus il vous faut simplement avoir un microscope ! On pense souvent que posséder un tel instrument est un luxe mais ce n’est pas vrai. La gamme de prix pour ces instruments est la même que pour des jumelles, or la plupart des amateurs de nature en possèdent une paire.
L’exploration de ces microcosmes est d’autant plus passionnante que les communautés qui les peuplent sont méconnus du grand public comme des scientifiques. De nombreuses espèces inconnues se cachent potentiellement dans vos futurs échantillons. Pour autant il ne faut pas non plus s’emballer. Si certains guides (quelques-uns sont proposés à la fin) permettent de déterminer vos observations au niveau du groupe, parfois du genre, l’identification au niveau l’espèce nécessite bien souvent un matériel beaucoup plus lourd. Heureusement ce petit inconvénient n’enlève rien à l’intérêt et la fascination exercée par ces micro-mondes !
A bientôt alors pour de nouvelles aventures dans les microcosmes !
Références :
Free-living freshwater Protozoa, D. J. Patterson. (Possibilité de télécharger un scan ici)
Guide des diatomées, Maurice Loir.
Merci, j’avais mon microscope à 9 ans ..vers 1960 …et j’adorais ce petit monde, l’eau de la mare laissée quelques jours sur le radiateur et les paramécies qui se baladaient dedans. les ailes de papillons, les yeux d’une mouche…La patte de l’araignée …
Vous me donnez envie de le ressortir de sa boite. Très belle photos, je n’ai qu’un X300 mono !
Merci beaucoup, je suis très content que cet article vous ait plu ! En effet pour la qualité des photos j’ai un peu triché car j’ai accès à du matériel professionnel… c’est plus facile pour obtenir de belles images. Mais comme vous le dites pas besoin d’un matériel extraordinaire pour s’émerveiller !
Magnifiques photos ! Ca me donne envie d’investir dans un petit microscope.
Merci pour la visite de l’univers miniature du coin de rocher avec un peu d’eau, belle visite. Quand je vois le nématode, je me demande comment devaient être les premiers animaux dans l’évolution, ou le premier organe. Un tube digestif ???