Être capable de reconnaître les différents organismes qui nous entourent est un apprentissage constant, et on a la chance de vivre dans une région et à une époque où tout ou presque est bien décrit, avec de nombreux guides accessibles aux amateurs pour différents groupes d’espèces. Faire son choix parmi tous ces guides peut en revanche ne pas être simple…
Remarque: les auteurs du Saule Causeur déclarent n’avoir aucun intérêt financier ou moral avec aucun des éditeurs ou auteurs cités. C’est de la pub gratuite, qui n’engage que nous, et reflète forcément nos propres goûts. N’hésitez pas à nous compléter dans les commentaires !
Une première question à se poser est celle du format des illustrations: dessins, ou photos? C’est en partie une affaire de goûts, mais pas uniquement. Les guides photos souffrent souvent de ne pas pouvoir représenter tous les détails: l’angle de prise de vue, la position de l’individu font que bien souvent les détails important pour discriminer une espèce d’une autre sont masqués. Les dessins ont l’avantage (et la limite) de représenter l’individu type, de gommer les petites variations individuelles, ou les imperfections des observations de terrain (tâches, usure de la robe, cicatrices, ombres, etc), ils sont donc à terme plus à même de permettre l’identification selon diverses conditions. En revanche il faut bien garder en tête que les individus peuvent parfois s’écarter plus ou moins de ces « moyennes » dessinées, en particulier dans leurs poses et attitudes, et les photos sont alors bien utiles pour s’apercevoir dans quelle mesure.
Ensuite il y a bien évidemment divers niveaux d’exigences en terme d’exhaustivité, de pédagogie, etc… Mais toujours est-il qu’à force de côtoyer des naturalistes, on se rend compte que certains guides « grand public » se détachent du lot, et sans forcément être parfaits, se retrouvent utilisés ou au moins recommandés par la majorité des amateurs d’un taxon donné. Ce sont ces guides « de référence » qu’on vous propose de lister ici, par taxons, basé sur notre propre expérience ou nos rencontres.
(Il va sans dire que posséder un seul de ces guides permet déjà de belles observations, la bibliothèque croît avec le temps!).
Les guides animaliers terrestres incontournables
Le guide ornitho pour les oiseaux peut être impressionnant pour les naturalistes débutants balbutiant, qui pourraient préférer un guide non exhaustif beaucoup plus réduit pour se mettre le pied à l’étrier (style quelques oiseaux des jardins), mais ce guide est d’une qualité inégalée donc quitte à en prendre un complet, il n’y a aucune hésitation à avoir. Il suffit de se dire qu’au début il est tout à fait normal de se sentir perdu au sein des pages décrivant fauvettes, locustelles et pouillots et de se concentrer sur la reconnaissance des grands groupes et des espèces simples et communes (le statut est indiqué pour chaque espèce), facilitée par les flèches pointant les critères clés sur les dessins.
Le Chinéry pour les insectes est tout aussi renommé, et sans être le moins du monde exhaustif, permet de se familiariser avec toutes les grandes familles d’insectes. Il est idéalement complété avec le guide des libellules de France et d’Europe, et le guide des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord, qui tout deux sont illustrés par Lewington, et ont le double avantage d’être précis et complet, mais aussi très beaux.
Pour ce qui est des amphibiens, reptiles et des mammifères, les guides proposés par les éditions Delachaux et Niestlé (le guide herpéto, le guide des mammifères de France et d’Europe) ou ceux plus imposants des éditions Biotopes sont complets et tout à fait recommandables. Néanmoins pour les bourses plus modestes, un ouvrage plus généraliste décrivant la faune terrestre française dans son ensemble, dont tous ces groupes, sera bien suffisant tant que vous ne cherchez pas à recenser les micro-mammifères ou les chauves-souris de votre département! Les espèces couramment rencontrées sont en effet en nombres plus réduits, et pour la plupart assez faciles à différencier.
Et les chauves-souris, les mouches, les escargots, me demanderez-vous? Des guides grand public paraissent peu à peu pour ce genre de taxons moins plébiscités, mais si vous vous y intéressez vous les trouverez très vite parmi les éditeurs déjà cités, ils n’ont pour l’instant que peu de concurrents. Sinon, il vous reste les guides en anglais, souvent en avance sur la littérature francophone, et/ou les ouvrages spécialistes pour professionnels.
Si vous vous intéressez au monde aquatique
Le guide des poissons de mer aux éditions Ulmer est exhaustif et assez bien illustré, et les guides de découverte de la faune et flore sous-marine de manche-atlantique, ou de méditerrannée, aux éditions Gap, vous feront découvrir le reste de la vie sous-marine (algues, coraux, etc). Ce sont là des références complètes pour les plongeurs naturalistes, utiles même pour aller faire du masque-tuba au bord de la plage!
Le guide des bords de mer enfin vous permettra d’identifier les divers organismes de l’estran, dont les coquillages.
Pour ce qui est des plantes, champignons et autres lichens
La Flora Gallica vous donnera accès à la clé d’identification la plus complète existante pour la France, mais elle est un peu austère et imposante. Pour des guides plus grand public, aux illustrations plus attrayantes, une bonne base bien complète sera constituée du guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe, et du guide Delachaux des arbres d’Europe. Si ils ne sont pas suffisants alors vous aurez besoin de la Flora Gallica.
Enfin si vous êtes naturaliste véritablement débutant, ou simplement que vous souhaitez un livre plus facile à utiliser, c’est comme pour les oiseaux: pourquoi ne pas opter pour un guide des plantes de votre région, ou un guide des plantes communes par la couleur ? Ces guides contiennent souvent quelques centaines d’espèces, ce qui est largement suffisant pour se faire une petite culture botanique ! Beaucoup de ces guides illustrés sont d’ailleurs utiles pour montrer et discuter de la plante que l’on vient de voir avec ses collègues de sortie. Par exemple, pour la bota en montagne, on peut mentionner les remarquables guides édités par le parc national des Ecrins (mais utiles pour toutes les Alpes françaises), qui présentent les différentes plantes usuelles de montagne avec histoires et anecdotes.
[img]Pour les mousses, les hépatiques et les lichens, c’est aussi un peu comme pour les guides animaliers spécialisés: les ouvrages grand public ne sont de toute façon pas légion donc si c’est ce qui vous branche, le choix sera vite fait!
Pour les champignons, il doit bien y avoir un guide de référence à vous conseiller, malheureusement ce n’est pas mon domaine, dès que j’en sais plus (via vos commentaires?) je complèterai!
Attention, quand on met le pied dedans, il est souvent difficile de s’arrêter ! Une fois un premier groupe maitrisé, apprendre les suivants est en effet beaucoup plus rapide. On vous aura prévenu…
Bonnes identifications !