Promenade sous-marine

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Les tâches sombres que l’on distingue à travers l’eau azuré sont les fameuses posidonies.

Il n’y a pas à tergiverser ! Certaines régions ont un climat plus hospitalier que d’autres ! Alors que dans la moitié nord de la France l’été est souvent pluvieux, plus au sud, l’expression « les beaux jours » prend vraiment tout son sens ! Au bord de la méditerranée, sur l’île de Porquerolles, l’eau transparente et le soleil tapant en début d’après-midi sont une véritable invitation à une petite promenade sous-marine. Une fois n’est pas coutume le Saule vous propose donc de troquer vos godillots contre un maillot de bain, un masque et un tuba pour une immersion (au sens propre) dans un herbier à Posidonies.

herbier à posidonies

Les posidonies (Posidonia oceanica) forment de véritables prairies sous-marines.

Pour découvrir cet environnement remarquable à plus d’un titre il est inutile d’aller bien loin ou bien profond ! Sous à peine un mètre d’eau et à guère plus d’un mètre du rivage nous voila déjà au beau milieu de cette véritable prairie sous-marine. Les feuilles vertes en touffes compactes n’ondulent pas au gré du vent mais avec la houle ! Ces feuilles appartiennent à une espèce végétale qui domine et structure largement cet écosystème, la posidonie, Posidonia oceanica.

Bien que cette plante curieuse vive complètement immergée, elle n’est pas une algue ! Il s’agit d’une plante à fleur. Quelle différence cela fait-il me direz-vous ? Et bien contrairement aux algues, les posidonies se reproduisent grâce à des fleurs, comme un grand nombre d’espèces terrestres. De plus elles possèdent des racines à l’instar de nombreuses plantes vivant sur la terre ferme. Les algues, elles, possèdent des crampons qui ont uniquement un rôle de fixation et non un rôle d’absorption.

Dès lors vous l’aurez peut être deviné, les ancêtres des posidonies actuelles étaient des plantes terrestres ! On cite souvent l’exemple des mammifères marins tel que les baleines qui sont issus d’un ancêtre terrestre puis qui se sont réadaptés au cours de leur histoire évolutive à la vie aquatique mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas loin de là.

Jour 13-Tadoussac-Baleines (36)

Cette baleine à bosse n’a pas été photographiée à Porquerolles mais au Canada à l’embouchure du fleuve St-Laurent. En revanche comme nos Posidonie elle est un exemple d’organisme marin avec des ancêtres terrestres !

Dans les écosystèmes littoraux les posidonies remplissent une fonction particulièrement intéressante et qui mérite de s’y arrêter un instant. Alors que l’immense majorité des algues ont besoin de rochers pour s’installer les posidonies elles se développent directement dans le sable.

Padina pavonica

Dés qu’il y a un rocher il est colonisé par des algues, ici Padina pavonica, une algue brune aux reflets argentés.

Cela leur est possible parce qu’elles possèdent des racines ainsi que tiges enfouies. Certaines poussent horizontalement et d’autres verticalement. Elles forment ainsi un entrelacs dense qui stabilise le sable tandis que les tiges à croissances verticales compensent l’ensablement.

Les posidonies protègent donc la côte des aléas de l’érosion, et occupent des espaces inaccessibles aux autres végétaux sous-marins. Elles fournissent de la nourriture et un habitat favorable à une faune très diversifiée dont voici un tout petit aperçu.

Diplodus vulgaris (Sar à tête noire)

Le Sar à tête noire, Diplodus vulgaris, au milieu des posidonies.

Sarpa palpa (la saupe)

La Saupe, Sarpa salpa.

Lorsque vous vous serez rassasié des beautés que recèle l’herbier à posidonie ne rejoignez pas tout de suite la terre ferme pour vous sécher ! Je vous conseille de poursuivre un petit moment votre exploration sous-marine aux alentours car vous pourriez rencontrer d’autres curiosités. Par exemple une Holothurie, appelée couramment concombre de mer !

Holothurie

Et non ce n’est pas un étron laissé par un baigneur mais bien une Holothurie sur le sable.

Cet animal un peu étrange appartient au groupe des échinodermes, c’est à dire le groupe des oursins et des étoiles de mer. Il se déplace sur le fond grâce à une myriade de petits pieds et se nourrit de débris ainsi que de la matière organique contenue dans le sable.

Il y aurait encore beaucoup d’autres choses à voir au royaume du capitaine Némo mais arrêtons nous ici pour aujourd’hui. Il ne faut pas abuser des bonnes choses ! Je vous donne rendez-vous bientôt pour d’autres découvertes sous-marines.

1 Comment So Far

Océane says:

Tu aurais pu rajouter un petit paragraphe sur les pelotes de posidonies répondant au doux nom d’aegagropiles (haha,)qui nous chatouillent les pieds quand on fait bronzette sur la plage ;).


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